En tant qu’expatriés, on peut rapidement souffrir l’isolement et la situation peut devenir difficile à vivre. Changement d’habitudes, éloignement des proches, choc culturel… Il faut pouvoir tenir bon lorsque tous nos repères sont chamboulés. Alors comment vivre cette transition de vie au mieux ? Zoom sur l’expérience de l’expatriation et les conseils pour en faire une expérience réussie.
Expatriés : comment bien vivre son expérience d’expatriation ?
Qui sont les français expatriés ?
Les expatriés français sont au nombre de 2,5 millions fin 2019. Ce chiffre voit en constante progression de 2% par an. En fait, ils sont sans doute davantage car beaucoup ne s’inscrivent au Registre des Français établis à l’étranger. L’inscription n’est pas obligatoire même si elle est fortement recommandée pour les séjours de plus de 6 mois. Au final, on estimerait près de 3 millions de français vivant hors de France.
Il y a désormais autant d’hommes que de femmes expatriés. La moyenne d’âge est relativement jeune. On observe deux grandes tranches d’âge :
- 27% ont entre 41 ans et 60 ans
- 24% ont entre 20 ans et 26 ans
Quelque soit l’âge, le motif de déménagement concerne à 80% pour un motif professionnel.
La classe sociale est plutôt élevée avec des catégories socio-professionnelles de formation supérieure. On compte ainsi environ 33% de cadres d’entreprise et 15% de cadres de la fonction publique. Environ 9% ont un statut libéral.
Où partent les expatriés français ?
Environ 50 % des expatriés français vivent dans un pays d’Europe. La plus grande majorité des expatriés français vivent en Suisse. Les pays attirant le plus de Français sont ensuite : la Belgique, le Royaume-Uni, les Etats-Unis avec 12,7 % de ressortissants établis, mais aussi l’Allemagne, le Canada, l’Espagne, le Maroc, l’Israël et l’Algérie.
On parle d’expatriés lorsque l’installation à l’étranger dépasse les 6 mois. Pour autant, il existe d’autres formes d’expatriation comme les « pendulaires ». Ils voyagent régulièrement entre deux pays, passant une partie de leur vie en France et une autre ailleurs.
Leur place dans l’économie française
Nous l’avons compris, les français expatriés représentent une partie non-négligeable de la population française. Ils ont des besoins très spécifiques de part leur mode de vie à l’étranger et leur attache administrative, famililale et culturelle à la France. On peut ainsi voir tout une économie se développer autour d’eux : banque en ligne , couverture santé internationale, portage salariale, assurances en tout genre.
Ils sont surtout à leur niveau un vrai relais pour le rayonnement de l’économie française dans le monde que ce soit pour l’économie de tourisme, les entreprises françaises à l’étranger, les start-up, etc.
L’impact du Covid-19 sur la vie des expatriés
On a pu observé de nombreux retours en France ces derniers mois en raison des conditions sanitaires. Notamment pour les Français qui étaient dans des zones où l’offre sanitaire restait insuffisante. Toutefois, le ministère de la Santé a débloqué des fonds importants (20 millions d’euros) pour mettre en place des moyens importants pour accompagner les français expatriés sur place. Grâce à ces aides spécifiques, la plupart des situations n’ont pas nécessité de retour en France.
Parmi les aides aux français expatriés, citons également les aides sociales, les bourses scolaires et les avances de trésorerie. Toutes ces aides sont distribués par le consulat.
Toutes ces aides permettent d’accompagner le projet des français expatriés et de favoriser leur intégration sur place.
L’enjeu de l’implantation à l’étranger
S’implanter à l’étranger est un véritable enjeu professionnel, familiale, économique. La majeure partie des échecs de l’expatriation sont liée à la difficulté de s’adapter à un environnement différent. On parle souvent de cegte problématique comme « l’écologie de l’esprit ». la qualité de cette écologie réside dans la qualité des interactions entre un individu et son environnement, qu’il soit relationnel, professionnel, culturel, matériel… L’expatriation est une forme de déracinement à ne pas négliger.
Le cycle de vie des expatriés
Ce schéma bien connu dessine les différentes phases par lesquelles passent majoritairement les expatriés. Comprendre ce mécanisme permet de prendre du recul sur la situation vécue et de diminuer le sentiment de culpabilité, car il est facile de se laisser à penser « c’est moi qui l’ai voulu, je n’ai pas le droit de me sentir mal ».
La rupture sociale
Dans ce contexte de déracinement, le travail est bien souvent le point d’ancrage principal. Les collègues sont parfois le seul cercle social, les journées de travail sont dense et déborde rapidement sur le temps personnel. Les expatriés sont ainsi facilement exposés au surmenage. Il est donc important de pouvoir repérer le malaise assez tôt pour prévenir les risques de burn-out et d’un besoin de rapatriement.
- Eloignement de la famille et des amis
- Choc culturel
- Faible réseau existant
- Peu d’interaction sociale dans les pays où les interdits religieux limitent les échanges notamment envers les femmes
Il faut pouvoir s’adapter à ces modes différents, faire le deuil de nos habitudes laissées dans notre pays d’origine, gérer l’absence de notre entourage proche qui pouvait être plus présent.
Le surmenage au travail
En travaillant dans un cadre différent sans autant de lien social qu’auparavant, le risque est de se mettre la pression pour réussir et de s’enfermer dans son activité professionnelle. Le temps de travail déborde sur le temps de vie personnelle. Le bureau devient finalement un refuge pour ne pas sentir le vide causé par le déménagement et le changement de cadre de vie. SI vous travaillez en télétravail, les difficultés peuvent se multiplier davantage. Vous pouvez lire l’article à ce sujet : Le télétravail en confinement : nouvelle souffrance au travail
Les difficultés du couple des expatriés
Dans ce contexte difficile, le couple expatrié est souvent mis à mal : l’un est surmené par son travail, l’autre (bien souvent la femme) est isolée dans un rôle domestique. Faire face à ce déracinement nécessite des bases solides dans le couple, au risque bien souvent d’en venir à une séparation.
Pour autant, si les choses sont prises en amont, cette transition de vie peut être une grande ressource pour consolider le couple et renforcer la confiance en soi et en l’autre. Pour cela, un une thérapie de couple peut s’avérer très utile.
Si la démarche n’est pas celle du couple mais que l’un ou l’une des deux est en souffrance, je vous encourage à consulter un psychothérapeute. Il saura vous écouter et vous accompagner dans cette phase difficile afin de vous permettre de retrouver un équilibre dans cette nouvelle vie.
Les symptômes d’anxiété
La mobilité internationale induit de nombreuses difficultés : l’éloignement des proches, l’adaptation à un nouvel environnement, les différences culturelles, l’isolement social, la pression au travail, les conflits conjugaux, perte global de repère… Il est tout à fait normal que tous facteurs mélangés puissent mener à des situations de stress chroniques, d’angoisses, d’insomnies, voire d’addictions.
Si les difficultés persistent au point de remettre en question le projet et d’envisager un retour, pas de panique. Quelque soit votre décision, l’important est préserver votre santé et votre intégrité. Ne niez votre malaise par peur de vivre un retour comme un échec. Il n’y a pas d’échec, seulement des expériences. Là aussi, un accompagnement psy peut vous permettre de donner du sens à votre expérience et de prendre les décisions en pleine conscience.
Pour en savoir plus sur l’accompagnement que je propose, vous pouvez consulter mon profil sur le site psychologue.net